29.1.15

la presse s'envole













J'aime les jeudis matins, tous les 15 jours, ou T. et moi passons quelques heures ensembles durant lesquelles des projets voient le jour.
Aujourd'hui, cette fameuse phrase d'Edgar Degas me tourne dans la tete : "Rien en art ne doit ressembler a un accident, meme le mouvement". 
Dans un monde ou la photographie est devenue un moyen d'expression quotidien et presque ouvert a tous, la photo 'accident' a parfois plus de sens esthétique et d'intérêt narratif par le simple fait de sortir du lot de cliches stereotypes dont les internautes inondent les réseaux sociaux chaque seconde.

La technique du 'bouge' pour exprimer le déplacement et dynamiser l'image est utilisée depuis les années 1920. Les avant-gardes expérimentent tous les types d'accidents photographiques et le principe finit par être largement admis. Dans les annnes 50, Jacques-Henry Lartigues ressort une de ses photos mises au rébus représentant une voiture de course (prise lors du Grand Prix de l'Automobile-Club  de France de 1912) 'mal cadrée' et un public déforme, et c'est un énorme succès. Sa photo devient rapidement un chef d'oeuvre unanimement reconnu et figure, depuis, au panthéon des meilleures photos du XXe siècle. Tout ce qui avait fait que l'image était ratée participe maintenant a son dynamisme : le flou du 'bouge', la déformation du public, le cadrage de la voiture qui va tellement vite qu'elle est deja hors du cadre. Cela démontre un fois de plus que l'opportunisme supplante parfois, et meme souvent, le génie.