4.12.16

Bab Al Shams





























L’anniversaire de la nation n’est pas pris à la légère et donne lieu à d’incessantes célébrations toutes aux couleurs du pays. Les facades des maisons, les gratte-ciel, les sites de constructions, les écoles se couvrent de bannières gigantesques. Des allées de drapeaux bordent les entrées des résidences, des hôtels, des établissements. Le format miniature trône sur chaque table des lieux publics. Les propriétaires de voitures redoublent de créativité pour afficher leur nationalisme en grimant leurs véhicules. Des feux d’artifices aux gâteaux, tout absolument tout est vert, rouge, noir et blanc. 

Concrètement pour nous, cela se manifeste par un jour férié annoncé à la dernière minute ainsi  qu’un buffet gargantuesque géant offert par le Sheikh d’Abu Dhabi aux enfants de l’école et leurs parents, au personnel enseignant et encadrant. Les terrains de sports se sont transformés en campement, des tentes ont champignoné pendant la nuit. Un chamelier et sa bête, un fauconnier et son rapace, des artisans et leurs bijoux et paniers en osier, des chanteurs et danseurs en costumes traditionnels initient ou perpetuent des gestes ancestraux.
Vous avez dû le voir à la téle, même votre cher président Francois en personne est venu a Abu Dhabi pour se mêler aux festivités.

Ce week-end prolongé tombait à point, j’avais sous le coude une petite réservation dans un hôtel dans le désert de Dubai qui me tendait les mains. Sur la route, je constate que nous entrons dans un désert plat et rocailleux par endroits. Ma curiosité est piquée par l’observation, sur des dizaines de kilomètres, de chevaux et leurs cavaliers galopant le long d’interminables clotures, sous un soleil de plomb. De l’autre côté de l’enceinte, des 4x4 suivent les destriers tout en produisant d’épais nuages de poussière de sable. Des grapes d’hommes en blanc sont parfois accrochées au grillage. Sur une pancarte en quittant l’autoroute, je me souviens avoir lu ‘Endurance Centre’... 

Je mentirais si je vous disais que j’étais au fait de ce sport. J’appris que l’endurance est une course de fond pratiquée à cheval et en pleine nature, même hostile comme dans le désert, dans laquelle le but est de parcourir une longue distance : de 20 km à 160 km en une journée. Cette course chronométrée doit être réalisée le plus rapidement possible tout en conservant une monture en parfait état de santé. Des contrôles vétérinaires obligatoires sont effectués de façon régulière tout au long du parcours. En cas de mauvaise santé du cheval (déshydratation, épuisement, boiteries...) celui-ci est disqualifié. L’effort de l’animal doit donc être minutieusement maîtrisé par le cavalier. 

Les cavaliers français dominent la discipline au niveau mondial depuis les années 1990, mais une participation croissante des pays du Moyen-Orient est observée. Le Sheikh Mohammed ben Rachid Al Maktoum a largement investi dans l’achat des meilleurs chevaux d’endurance du monde pour l’Emirat de Dubai, lui permettant de devenir champion du monde d’endurance en 2012. Tous à l’hôtel de Bab Al Shams s’accordent a dire qu’il vient très régulièrement visiter ses écuries et superviser le travail de ses magnifiques pur-sang arabe. 
La découverte de ce sport, la visite des écuries du Sheik et l’accessibilité de ses magnifiques chevaux ont constitué les moments forts de ce week-end.