Le coeur du Somerset ce sont des paysages antiques, des successions de collines verdoyantes, de champs de lin, de paturages jaunis mais c'est aussi le berceau du cheddar et de l'industrie du cidre.
Ce conté rural est imprégné d'histoire et parsemé de monuments de renommée mondiale, comme par exemple…Stonehenge…Stonehenge, vous savez, ces blocs de grès mystérieux fait de menhirs et de dolmens datant du néolithique. Ce qu'en disent les guides touristiques? "Stonehenge est une vision magnifique, meme depuis la route" et c'est bien la tout le problème. Quatre-vingt dix minutes pour parcourir quelques 12km sur la A595, cette jolie petite nationale empruntée par tous les visiteurs de la région. Et que font les badauds sur roues lorsqu'ils passent a proximité de quelques cailloux arrangés en rond et estampillés World Heritage? Ils ralentissent, afin de s'imprégner du magnétisme des puissants mégalithes ou d'échafauder quelques spéculations sur la fonction du monument jamais jusqu'ici élucidée…et ils generent ainsi des embouteillages monstrueux.
J'avoue avoir minimisé la renommée internationale de la region. Hotels, guest rooms, B&B, gastro pubs reputes, etoiles ou de seconde zone affichaient tous complets ce week-end, mais aussi les suivants et les précédents. La faute aux divers festivals prestigieux tel le plus couru ou se pressent en bottes Hunter starlettes et people figurant dans les pages de Grazia et Hola magazines, Glastonbury.
Les amoureux des Tudors et d'histoires et légendes se bousculent dans l'espoir de trouver trace du passage du roi Arthur ou de Merlin. Les passionnés de vieilles pierres couleur miel et de leurs jardins a l'aspect sauvage et terriblement poétiques, ou les plates bandes débordent de vegetation et le gazon parait toujours coupe au ciseau, se partagent les lieux avec de tout juste mariés et leurs bruyants convives avinés.
J'appris aussi de la bouche de notre charmante et affable hôtesse taïwanaise de B&B (et oui, n'oublions pas la renommée internationale des lieux…), que la région est en train de se donner les moyens de développer un nouveau marche : celui de terre d'accueil des week-end immoderement arrosés d'enterrement de vie de garçon ou de jeune fille.
Apres tous ses retards, nous avons quand meme fini par accomplir la tache qui nous incombait : abandonner les garçons dans une ferme traditionnelle de cette fameuse région, dont le nom signifie 'les terres peuplées l'ete' (car impraticables en hivers en raison des inondations jusqu'à ce que l'homme réussissent a les contenir) munis de bottes en caoutchouc, de K-Way et de chapeaux en laine!
Rassurés de les savoir bien couverts et pares pour des aventures extérieures très british et donc très mouillées, nous avons trouve refuge dans LE restaurant/hotel de renommée nationale du petit village désuet de Bruton. Ce haut lieu de villégiature snob abrite donc, dans une ancienne chapelle, un 'bijou' gastronomique ou l'on m'a servi une salade de concombre et fêta composée d'une feuille de laitue pour léporidés et de deux lamelles de peau de concombre… Je me laissais quand meme tenter par le dessert au nom pompeux et évocateur de Eton Strawberry Mess, certainement en hommage aux habitués de ce lieu couru. Sur l'assiette, qui arrivait bientôt, trônait une meringue émiettée et ensevelie d'une montagne de crème fraiche ou trônait généreusement une fraise coupée en huit!
