17.4.16

de l'empereur Tiberius aux sorcières


























































Notre séjour sur l'ile de Capri n'a pas occupé le plus grande partie de notre périple dans la baie de Naples, mais il a eu un gout très estival et a été l'étape la plus photogénique.

La traversée en bateau, au depart du port de Molo Beverollo,  se fait avec quelques 500 autres touristes qui repartiront a Naples le soir meme, de quelques employés saisonniers ou d'habitués. Une horde de touristes (dont je fais partie), qui pour amortir le prix de la traversée prenaient des photos pour immortaliser l'instant merveilleux, s'entassait sur le pont supérieur. Il faut avouer, le spectacle de la mer turquoise, des iles au loin, du Vesuve et de Naples qui s'eloignait est un ravissement pour les yeux.  

J'ai été heureuse de revenir a Capri, ce caillou a la fois rugueux et raffiné, convivial et superficiel. 
L'ile magique et escarpée est un écrin couvert de pins, de citronniers et d'oliviers. De la Piazzetta de Capri (d'une superficie de 100m2), point de rendez-vous de l'ile a l'heure de l'aperitif, partent tous les itinéraires a la découverte de celle-ci. S'ensuivent un dédale de ruelles aux petites maisons souvent blanchies a la chaux, avec leurs tonnelles, leurs jardins fleuris et souvent leurs propres potagers et ayant toutes une vue époustouflante sur la mer. Avant de pouvoir se perdre dans la Capri 'bucolique' il nous a bien fallu parcourir des ruelles prisées par les touristes et estivants, bordées de magasins affublés des enseignes de mode les plus prestigieuses et d'hotels plus luxueux les uns que les autres. Je commence a adopter le style du guide du Routard...je m'égare! 

La ville d'Anacapri conserve son ambiance plus authentique, moins clinquante, plus fraiche aussi, car en altitude et exposée aux vents. La visite de la petite église baroque de San Michele dont le sol est entièrement pavé de majoliques napolitaines pastels datant du XVIIIe siècle nous a réjouis.

Mais les quatre-vingt minutes de descente pédestre depuis Anacapri qui nous a conduis a l'entree de la Grotta Azzurra restera pour tous un moment inoubliable car elle fut récompensé par la visite, certes eclair mais neamoins magique, de ce lieu unique.
Bien que connue des Capriotes depuis des siècles, il est meme dit que l'Empereur Tiberius l'utilisait comme piscine privée, elle fut révélée par deux touristes allemands en 1826. Elle avait fini par être évitée par les locaux en raison des légendes de sorcières maléfiques et de monstres effrayants qui étaient supposés la peupler. 
L'enchantement de la couleur bleu cobalt de ses eaux est une coincidence chanceuse de conditions géologiques et spéléologiques de la grotte. D'une part les murs de la cavité de l'antre affleurent tout juste la surface de l'eau laissant passer la lumière du soleil qui penetre par voie sous-marine a travers le voile d'eau marine, et dégage et se réfracte colorée de bleu sur les murs et sur la voute. De l'autre, se réfractant sur le fond blanc et sablonneux de la grotte, elle donne a l'eau une étrange opalescence, raison pour laquelle les corps qui s'y immergent perlent, a chaque vibration, d'une lumière argentée.
La tentation de se jeter a l'eau est très, très, vive, mais notre conducteur de barque nous mit en garde qu'elle nous couterait une amende de 500 euros.